Séance 4 Modèles dynamiques

Un modèle dynamique fait intervenir des retards sur une ou plusieurs variables (analyse du temps présent en fonction du temps présent ET du temps passé):

  • si ces variables sont uniquement exogènes, on parlera de modèles à retard échelonnés comme dans la formule simple

\[y_t = c + \sum_{i=0}^r a_i x_{t-i} + \epsilon_t\]

  • \(y_t\) valeur à la date \(t\)
  • \(c\) point à l’origine (équivalent de \(\beta_0\))
  • \(a_i\) (équivalent de \(\beta_i\)): une unité de plus de \(x_{t}\) sur \(y_t\), en gardant \(x_{t-1}\) constant.

Dans ce cas là, seule la valeur \(x_{t-i}\) de la période passée impacte la valeur \(y_t\) de la période présente. Cependant, ce modèle estimé par les MCO rencontre des problèmes de multicollinéarité (la variable \(x_{t-1}\) est un multiple de la variable \(x_{t-2}\), etc.), de degrée de liberté, et une tendance non-continuelle des coefficients estimés dans le temps (pas dans le même sens, pas la même ampleur).

  • si les variables retardées correspondent à l’endogène (effet de.s variable.s explicatives s’étend sur plusieurs périodes \(t\) d’une manière géométrique), on appellera ces modèles des modèles autorégressifs

\[y_t = c + \sum_{i=1}^r a_i x_{t-i} + \epsilon_t \\ou\\ y_t = c+\sum_{i=1}^r a_i y_{t-i}+bx_t + cz_t + \epsilon_t \\ (y_t = \alpha_0 + \beta_O x_t + \lambda y_{t-1} + u_t)\] Ici, le présent ainsi que le passé impactent la période présente (par exemple, en EQ, notre avancement passé \(y_{t-1}\), nos efforts présents \(x_t\) ainsi que l’humeur du prof \(z_t\) à la date \(t\) impactent notre avancement présent \(y_t\)).

Si la période d’examen s’étend, on s’attend à ce que les coefficients \(a_i\) diminuent, car la force du passé lointain sur le présent doit normalement moins se ressentir.

Dans le cas général, on parlera de modèles autorégressifs et à retards échelonnés (ou modèle dynamique): \[y_t = c + \sum_{i=1}^r a_iy_{t-i} + \sum_{j=0}^l b_jx_{t-j} + \epsilon_t\] à gauche : variables retardées endogènes. à droite : retards échelonnés exogènes.

Nombreuses applications, en particulier lorsque l’on suppose l’existence d’une dépendance du phénomène observé par rapport à ses états antérieurs :

  • étude du revenu disponible des ménages (dépend des dépenses passées et des revenus restants),
  • étude des phénomènes de transmission de capitaux.

4.1 Les modèles dynamiques autorégressifs

Exemple simple: \[y_t = a + bx_t + cy_{t-1} + \epsilon_t\]

Question : les erreurs \(\epsilon_t\) sont-elles corrélées ? \(Cov(\epsilon_t,\epsilon_{t-1} \neq 0)\) ?

  • si oui (i.e différent de 0)2, problème car alors \(y_t\) dépend non seulement de \(\epsilon_t\) mais aussi de \(\epsilon_{t-1},\epsilon_{t-2},\epsilon_{t-3}\), etc (corrélation des variables indépendantes avec perturbation + corrélation en série des perturbations => clashent avec MCO assumptions).
  • si non (\(Cov(\epsilon_t,\epsilon_{t-1}= 0)\)), alors les MCO sont utilisables.
    • mais suppose de très gros échantillons pour suffisamment de convergence des estimateurs.

Plusieurs tests possibles pour vérifier l’autocorrélation des résidus :

  • Test de Durbin-Watson \(\epsilon_t = \rho \epsilon_{t-1} + u_t\)
    • \(H_0\) : il y a non autocorrélation \(\Leftrightarrow \rho=0\),
    • \(H_1\) : il y a autocorrélation \(\Leftrightarrow \rho \neq 0\) avec toujours \(|\rho| < 1\).

Statistique de Durbin-Watson: \[H=\frac{\rho}{\sqrt{\frac{1}{n}-Var(a_1)}}\]

  • \(\rho\) est l’estimateur de \(\rho\),
  • n la taille de l’échantillon et,
  • \(Var(a_1)\) la variance estimée du premier retard sur l’endogène.

(problème avec les ^, vérifier les slides pour pas faire de bêtise)

4.2 Méthode des moments généralisés (GMM)

Complément sur les variables instrumentales.

Dans toutes les stratégies d’estimation des modèles précédents, une hypothèse:

  • les variables explicatives \(x_{it}\) sont exogènes, i.e

\[E[\epsilon_{it}|\alpha_i,x_{i1},...x_{it}] = 0, \quad t=1,...T\]

  • Que se passe-t-il si ce n’est pas le cas ? i.e. \(E[\epsilon_{it}|x_{ijt}] \neq 0\) pour au moins un \(j\).

Les MCO ne sont plus utilisables: estimateurs biaisés.

Méthode des momment généralisés (GMM) : méthodo d’estimation des différents modèles dynamiques. Généralise les MCO.

Idées des GMM:

  • trouver \(r\) variables (dites “instruments”) \(Z_i = \{z_i^1,...,z_i^r\}\) de moment nul \(E[Z_i'\epsilon_i] = 0\).
  • Comment les trouver ?
    • il peut s’agir de certaines variables explicatives \(x_i\) dont on suppose l’exogénéité;
    • d’autres variables, parfois mêmes construites à partir des \(x_i\).
  • Avec ces instruments, l’estimateur GMM est calculé en fonction de ces conditions pour minimiser une forme quadratique3

Exogénéité variables explicatives par rapport aux résidus fondamentale pour MCO (utile pour le within aussi?). Arrive souvent que cette hypothèse soit pas respectée. Variables endogènes; causalité inverse variable expliquée sur variables explicatives. MCO ne sont plus utilisables.

Plusieurs cas:

  • r=K ou dim(r)=dim(X) : modèle “juste identifié”. Autant d’instruments que de var explicatives, l’estimation se fait “simplement” en une étape.
  • r>K ou dim(r)>dim(X) : modèle “sur-déterminé”. Instruments > var explicatives. Il y a “trop” de variables, nécessité de procéder en 2 étapes:
    • Etape 1 : équation d’instrumentation. Chaque régresseur endogène \(X_j\) est régressé sur tous les instruments \(Z\) et tous les régresseurs exogènes \(X_j\). \(x_j = Z \gamma_j + X_j \delta_j + \mu_j\). Les valeurs prédites \(\hat x_j = Z \hat \gamma_j + X_j \hat \delta_j\) sont des instruments valides pour les \(X_j\) endogènes.
    • Etape 2 : \(Y\) est régressé sur les valeurs prédites.